Utopie d'un monde préservé !
Natif de Lanzarote, Manrique naquit en 1919 à Arrecife. L’architecte, sculpteur et peintre était aussi un visionnaire en matière d’environnement et d’écologie. Après avoir passé quelques années en Espagne et un séjour à New York, Manrique revient en 1966 sur sa terre natale où il rencontre José Ramírez, président du gouvernement des Canaries, avec qui, il œuvrera afin d’élaborer des normes architecturales strictes pour préserver l’identité culturelle et paysagère de l’île. Il parvient non sans difficulté, à imposer que les maisons soient blanches aux volets verts, couleurs traditionnelles et à bannir les panneaux publicitaires sur toute l’île afin de préserver les sites naturels de toute pollution visuelle.
Manrique ne mettra pas moins de 20 ans pour transformer ce paysage minéral en un modèle écologique et durable, tout en tenant compte du tourisme, source essentielle au développement de l’île. C’est ainsi qu’en 1993, Lanzarote deviendra Réserve de la biosphère par l'Unesco.
En 1968, Il achète un terrain, où plutôt un champ de lave de 30 hectares à Taro de Tahiche pour une bouchée de pain et y construit sa maison-laboratoire intégrant des couloirs de lave, dans un esprit seventies. Par la suite, il intervint sur différents chantiers pour y créer des œuvres associant nature, architecture, et art.
Vers la fin des années 1970, Manrique fera face aux politiques et promoteurs qui ne cessent de grignoter la façade maritime ouest de l'île pour y développer à grande échelle un tourisme de masse, sans règles d’intégration paysagère. En 2009, moins de vingt ans après sa disparition en 1992, suite à un accident de voiture, l'Unesco menaçait de retirer son label de Réserve de biosphère face à la prolifération des hôtels. Sur les 12 000 lits que compte l'île, 8 000 sont illégaux !